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Jour x-y
--> Premier temps et mesure

 Guette l'ennemi...

J'ouvre les yeux.  Noter les détails. Le plafond blanc. Le réveil. Le paravent. La commode anglaise de maman. Le fauteuil chesterfiled. Une reproduction de Saint Geoges et le dragon d'Uccello

Les objets familiers,si peu nombreux.

La robe de la veille qui gît devant la porte de la salle de bain.

J'ai un peu moins peur ce matin. Je regarde le ciel par la fenêtre de la chambre. Beau avec des passages nuageux. Il va peut être pleuvoir. La rue déserte. En bas, un bus attend. 

Ablutions. Petit déjeuner. Rituels.

Mes jeans, un vieux pull, des baskets. Je claque la porte de chez moi.

La matinée se passe. L'atelier au fond de la cours. Je m'applique à ma tâche. Un portrait. Une commande. Les pinceaux évoluent laborieusement. Ma main gauche. Lourde. Maladroite. Je n'arriverai à rien ce matin. Je n'arrive à rien...

J'abandonne.

Je vais frapper à la porte de l'atelier de Marc. Il est là, il m'accueille.

"le spleen?" Oui le spleen Marc. "viens on va déjeuner, tu n'as pas mangé?"

Marc ne se formalise jamais de mes silences. J'aime l'écouter, il est si souvent amoureux. Cette fois ci elle s'appelle Laurence. Comment est elle? "drôle, elle est drôle, elle sautille sans cesse, tu l'aimerais. Elle rit et elle sautille. Ses yeux brillent, elle s'émerveille de tout. Mais ce que je préfère ce sont ses cheveux. Epais, doux...tu crois qu'on peut dire de cheveux qu'ils sont féminins?" Oui je crois.

Marc sait choisir ses petites amoureuses.

Il me quitte après le café pour retourner travailler. Je vais m'allonger sur le vieux le canapé de l'atelier. Sur la table basse, le bleu du ciel de Bataille. Un cadeau d'Antoine. Une dédicace.

"ne gravite pas trop loin de moi". C'est lui qui est parti.

Page 114. "Tout se troublait. Parfois de la même façon, un sommeil irrésistible l'emporte. Inutile de parler. Déjà les phrases sont mortes, inertes, comme dans rêves..." Je note. Sans savoir pourquoi.

Echo.

Je m'assoupis. Il est presque 6h quand j'émerge de mes limbes. J'allume le telephone portable. Laurent a laissé plusieurs messages. Irina me propose de la rejoindre pour la soirée chez des amis. Les amis d'Irina...Il y a un mot sous la porte de Marc. "tu dormais, je n'ai pas voulu te réveiller. Le portrait est bon. A demain". Je ne ferme jamais à clef quand je suis là. 

Il est temps de partir. A quoi bon rester. 

Ma rue. Le vent. les arbres. J'hésite devant la porte de l'immeuble, compose le code, monte les escaliers, sors les clés. Une autre porte. La mienne. Personne ne m'attend. Le répondeur clignote. Je n'en peux plus d'attendre.

 

 

 

 

 

 

Ecrit par , le Samedi 5 Juillet 2003, 22:18 dans la rubrique Premiers Pas.