J’étouffe. L’amoureux le sent. Je l’aime. Il m’envahit. Je l’aime. Je ne peux pas vivre sans lui. J’étouffe. Je voudrais du temps hors de « nous ».
Hier. La nuit. L’anonymat. Seule. Je fais un tour à la flèche d’or. Un concert sans intérêt. Le plaisir de ne pas exister dans une foule légère. Je bois. Déambule. Oublie. Le clair de lune rue de Clignancourt. Rentrer chez moi assez saoule pour que Guillaume se réveille et me porte jusqu’au dernier étage. Le mien. L’amoureux ouvre la porte. Me couche. Il ne dit rien. Est-ce qu’il m’a attendue ? Je ne sais pas.
Ce matin, il dit « nous nous faisons plus l’amour depuis bientôt une semaine ». Je me tais. Observe la surface noiraude de mon café.
Je pense
« Hier après midi nous avons fait l’amour. C’était ravissant. Ce fut un plaisir. Mais mon désir s’échappe de plus en plus. C’est vrai.. Parce que tu es toujours là. Parce que je ne dois plus t’attendre. Parce que les autres, tous ces inconnus, me manquent. Les rencontres furtives. Les échanges anodins. Les mots jetés ici et là, pour rien, pour rire. Notre relation a trop d’exigences. Mon amour, cannibale. Ton amour associable. J’ai peur de te perdre. Je respire mal sans toi. Je respire mal près de toi. Je ne sais plus où j’en suis. «
Je dis
« je t’aime. Je dois partir. Tu n’es pas là ce soir ?
« non je dîne avec les acteurs du théâtre. Tu m’aimes beaucoup ?
« oui. Pardon.
Commentaires :
Vivre chacun de son côté et se retrouver sur ce qui réunit ...
C'est vivre en compromis et non en compromission ...
Un compromis à trouver avant d'en venir à une compromission à fuir
Bises
Songe